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Fr Notes Utiles / Polices

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Le terme "police" désignait à l'origine une liste complète de caractères (partageant une structure visuelle commune) d'une fonte dans un corps, un style et une graisse définis. Ainsi, il y a 40 ans, le Times New Romans gras 12 points aurait par exemple été considéré comme une "police", tandis que l'on parlerait aujourd'hui plutôt d'une "fonte". Avec l'arrivée du numérique, le sens du terme à évolué, les polices vectorielles ne dépendant plus du corps, du style ou de la graisse.

Les polices informatiques modernes sont stockées dans des fichiers de description de police, lesquels contiennent les informations nécessaire pour afficher la police en question à l'écran (ou sur un document imprimé). Il existe plusieurs formats de fichier de description, les plus fréquemment utilisés étant Bitmap, TrueType, OpenType, et PostScript (ainsi que TrueDoc, Embedded OpenType, Web Open Font Format et SVGT, qui sont des variantes pouvant être intégrées à des pages web). Les glyphes des polices Bitmap sont définis comme des images matricielles de différents corps. La plupart n'utilisent qu'un unique bit pour signaler au système si un pixel donné est utilisé par le caractère ou non. Il est généralement possible d'utiliser un police Bitmap dans des corps autres que ceux prédéfinis, mais le résultat est rarement beau à voir. Les polices PostScript furent les premières à base de vectorisation, utilisées par les imprimantes compatibles. Les premières versions de Windows et Mac OS ne pouvaient à vrai dire pas les afficher à l'écran ; une version Bitmap de la police était donc malgré tout nécessaire. Adobe Type Manager, disponible pour Mac OS et Windows, permettait de voir ces polices (avec même un effet de lissage), mais les versions actuelles de Windows et Mac OS le font d'elles-même. Le format TrueType fut créé par Microsoft et Apple pour concurrencer PostScript, et ne nécessitait pas de police Bitmap ; Microsoft et Adobe créèrent éventuellement le format OpenType pour remplacer TrueType. Ce format utilise également une méthode de rendu des courbes différente de celle de PostScript.

Afin de corriger l'espacement visuellement inégal entre deux mêmes caractères d'une police, il existe un procédé dénommé crénage, augmentant ou réduisant l'espacement entre deux caractères. Il ne doit pas être confondu avec l'interlettrage, qui définit l'espace séparant les lettres d'un texte. Un espacement réduit est généralement préférable dans le cas de polices épaisses, mais créé un sentiment de subjectivité ("ça parle vite comme dans les pubs"), là où un espacement plus large améliore la lisibilité des polices plus petites, et évoque par association un ton plus objectif. Employé en excès, l'apparence du texte peut être affectée.

Si vous désirez identifier une police en particulier, essayez Identifont ; sans être parfait, le site reste néanmoins sans doute la meilleure option existante.

Il est possible, si le cœur vous en dit, de créer vos propres polices ; auparavant un loisir onéreux, celui-ci est devenu plus accessible grâce à des outils gratuits tels que FontForge, Adobe's Font Development Kit for OpenType et l'outil en ligne FontStruct. Le procédé reste néanmoins fastidieux, en particulier si vous désirez inclure plusieurs jeux de caractères ; ne vous étonnez pas si vos cauchemars finissent par se peupler de crénages ratés et de courbes s'étirant jusqu'à sortir de l'écran pour vous étrangler.

Avec empattement

Les empattements sont des extensions présentes aux extrémités des traits de certaines lettres. Elles étaient caractéristiques des premières polices non-gothiques de l'imprimerie en Europe, et sont encore utilisées aujourd'hui. Les textes destinés au papier plutôt qu'à l'écran privilégient les polices avec empattement, dans l'idée que celles-ci aident l'œil à suivre le texte plus facilement.

  • Times New Roman : Une police à l'apparence traditionnelle, initialement destinée aux articles de journaux, et de ce fait conçue pour rentrer un maximum de texte dans un espace restreint sans sacrifier la lisibilité ou l'esthétisme. Elle a longtemps été la police par défaut de la plupart des logiciels de traitement de texte, étant l'une des seules polices disponibles par défaut sous Windows, et est encore aujourd'hui un standard majeur.note  Elle est de ce fait omniprésente, en particulier dans les travaux amateurs. Bien qu'elle n'ait rien de particulièrement remarquable, elle est fonctionnelle, mariant appréciablement lisibilité et économie d'espace. Elle est fréquemment utilisée dans les livres et les journaux. Avant l'arrivée de la saisie informatique, la quasi-totalité des journaux utilisaient au choix le Times New Roman ou le plus vieux-jeu Plantin. Utiliser du Times New Roman sur un site web, cependant, fait plutôt passer son créateur pour un amateur. Vers la fin des années 1970, cette police était devenue un partenaire régulier des polices Helvetica et Courrier au sein des publications techniques, influençant probablement ainsi le choix d'Adobe d'en faire les trois polices de base des premières versions de PostScript.
  • Bodoni : Une police didone (i.e. caractérisée par des empattements rectilignes et filiformes) datant de 1798, adaptée aux posters, aux gros titres et aux logos, et semblant particulièrement associée aux publications magazines (notamment Time Magazine). La très proche police Didot est similaire en termes d'apparence, mais apparaît un peu moins compacte. Les deux police peuvent, sous certaines conditions, donner l'impression que les traits horizontaux disparaissent, donnant l'impression que la ligne entière 'est composée que d'une forêt de traits verticaux.
  • Bookman : Une police courbée et sympathique à l'histoire baroque, dérivée du "Old Style Antique" de 1858. La version moderne, cependant, a été créée en 1975, et est très présente dans la pop-culture américaine de la fin des années 1970 et du début des années 1980, en particulier les versions embellies employées dans les titres de nombreuses séries télévisées de cette époque. Comme pour Souvenir, utiliser Bookman dans un document démontre un effort conscient de lui donner un aspect rétro. Contrairement à Souvenir, il est peu probable que lire un texte dans cette police donne envie aux lecteurs de s'arracher les yeux, bien qu'ils puissent jeter un regard confus à la date du copyright. Le "Bookman Old Style" inclus par Microsoft Windows en est proche, mais son apparence est plus austère et moins courbée.
  • Cambria : Une police conçue par le néerlandais Jelle Bosma, faisant partie de la collection ClearType de Microsoft, au même titre que Calibri et de nombreuses autres polices. Elle ressemble quelque peu au Lucida Bright de Bigelow & Holmes, mais est un peu plus étroite et carrée. Cambria Math, une variante destinée aux symboles techniques, est l'unique police par défaut de l'Éditeur d'Équations de Microsoft Word. D'autres polices, telles que XITS Math, sont disponibles en téléchargement et compatibles avec l'Éditeur d'Équations.
  • Century : Une famille dont les membres, en particulier Century Schoolbook, sont des polices didones datant des années 1890, à l'apparence rappelant les livres anciens, mais plus connues aujourd'hui comme étant les polices utilisées par la Cour Suprême des États-Unis d'Amérique, et devant être utilisées par les avocats désirant leur soumettre quelque chose.
  • Cheltenham : Créée en 1896 en tant que police de titrage, bien qu'elle soit aujourd'hui plus connue comme étant la police utilisée par la série de livres "...Pour les Nuls", ainsi que la police principale du site du New York Times, avec le Franklin Gothic.
  • Clarendon : Fréquente sur les avis de recherche de L'Ouest Sauvage, les logotypes, et les vieux panneaux de signalisation.
  • Cooper Black : Créée en 1921, mais souvent associée aux années 1970 du fait de sa popularité à cette époque. Il s'agit également de a police utilisée par la bande dessinée Garfield à ses débuts.
  • Computer Modern Roman : La police utilisée par LaTeX. Elle fait partie de la famille des didones.
  • Doves Type : Un caractère relativement peu connu, mais marqué par une dispute particulièrement mesquine entre ses propriétaires, les commettants d'une maison d'édition londonienne du XXe siècle nommée Doves Press. Les mandants, Emery Walker et Thomas James Cobden-Sanderson, avaient commandé un caractère unique pour leur presse, mais lorsque l'entreprise commença à perdre de l'argent et que Walker se retira de celle-ci, Cobden-Sanderson décida de refuser à Walker le droit d'utiliser le caractère selon un arrangement précédemment établi, et passa plusieurs mois à en jeter tous les poinçons dans la rivière de la Tamise. Le typographe Robert Green reconstitua le caractère à partir de livres imprimés par Doves Press, et engagea en 2014 des plongeurs pour retrouver des poinçons d'origine dans la Tamise, là où Cobden-Sanderson les avait jetés.note 
  • Garamond et Baskervillenote  : Des polices apportant formalité et élégance aux documents. Le Baskerville a, de façon assez appropriée, été utilisée pour certaines éditions des livres de Sherlock Holmes.
    • Il existe de nombreuses polices Garamond, de deux lignées différentes. Le premier groupe est basé sur le travail d'origine de Claude Garamont, tandis que le second est l'œuvre de Jean Jannon, qui a travaillé de nombreuses années après Garamont, mais a créé des polices très proches du style Garamond, avec quelques ajustements. L'une des variantes les plus connues, ITC Garamond note  est manifestement de la lignée de Jannon, mais rendue dans le style ITC avec une plus grande hauteur d'x, en faisant pratiquement une police à part.
    • Caslon était particulièrement appréciée par les imprimeurs du temps de l'Amérique coloniale. Ironiquement, la police "Caslon Antique" à l'aspect volontairement patiné utilisée pour donner un livres, affiches et autres textes un air de cette époque n'est pas vraiment une Calson, bien que la famille des IM Fell d'Igino Marini se base sur des caractères néerlandais leur faisant office d'ancêtre, et aient le même aspect délavé.
  • Georgia : Présente des caractères plus larges que le Times New Roman, et utilise de base des chiffres elzéviriens. Elle est l'une des premières polices explicitement conçue pour les ordinateurs, privilégiant la lisibilité à l'écran. Comme le Verdana et le Comic Sans, elle faisait partie du pack de polices gratuit "Core fonts for the Web" de Microsoft, mais n'est pas aussi populaire. Elle est principalement connue comme l'une des polices par défaut de la liseuse Kindle d'Amazon.
  • Lexicon : L'une des deux excellentes polices créées par le concepteur néerlandais Bram de Does. Le Lexicon, commandée pour le dictionnaire néerlandais en 1989, est la plus connue des deux, et à près de $400 par style, l'une des plus chère au monde. Si vous êtes graphiste et que quelqu'un peut l'acheter pour vous, faites-le.
  • Palatino : une police classique, facile à lire. Il s'agit très certainement de la police la plus connue du concepteur Hermann Zapf, disponible d'office sur tous les supports informatiques depuis les années 1990. Elle est la Suite Spirituelle des Garamond, Baskerville et Caslon, imitant l'aspect du stylo calligraphique, et pouvant autant faire office de police de texte que de police d'affichage. Une version sans empattement existe, créée par Zapf et Akira Kobayashi, mais est plutôt chère et n'a encore jamais été incluse aux côtés du Palatino de base ; il s'agit d'une modernisation de la police Optima de Zapf, laquelle est en quelque sorte un partenaire traditionnel du Palatino.
    • Book Antiqua : Une imitation suspicieusement similaire du Palatino.note  Pour des raisons sans doute oubliées depuis longtemps, Microsoft continue de proposer cette police malgré avoir licencié le Palatino Linotype, que Zapf considère comme la version ultime du Palatino.
  • Souvenir : Une police globuleuse créée en 1914 par Morris Fuller Benton pour l'American Type Founders, mais popularisée par l'ITC dans les années 1970. La version sans empattement, Souvenir Gothic, est une création de URW++ et est loin d'être aussi hideuse ; elle est également relativement décente en chasse fixe. Elle fut utilisée à outrance dans les années 1970 et 1980, et fut en quelque sorte le Comic Sans de l'ère de la photocomposition. Si vous aimez l'aspect des polices ITC tape-à-l'œil des années 1970, préférez Bookman, ou Benquiat, ou ITC Garamond, ou n'importe quoi d'autre que cette police-ci.
  • Trajan : La police des affiches de film.
  • Traktir : Une autre police imposante à empattement évoquant l'aspect des affiches et documents du XIXe siècle. Celle-ci est bilingue, et comporte à la fois des caractères Latin et Cyrilliques (la rendant plutôt populaire dans le Tsarat de Russie).
  • Windsor : La police caractéristique des titres de Woody Allen. Les plus âgés la reconnaitront également comme étant la police utilisé pour le titre du dessin animé Tarzan, Seigneur de la Jungle de 1976. En réalité, elle remonte au XIXe siècle.

Sans empattement

Bien que les polices avec empattement soient plus répandues dans l'imprimerie, les polices sans empattement sont très utilisées en ligne. Il n'y a pas de consensus quant auxquelles des deux offrent la meilleure lisibilité et facilité de lecture.

  • Antique Olive : Une police sans empattement amusante créée par Roger Excoffon en France dans les années 1960, mais devenue inexplicablement omniprésente dans les années 2010note , étant particulièrement associée aux panneaux en plastique vendus sur le devant des magasins de souvenirs. Son nom est celui de la fonderie l'ayant commandée, et les lettres O, sans coïncidence, ont une forme rappelant celle d'une olive.
  • Calibri : Devenue en 2010 la police par défaut de, entre autres, Microsoft Office, en lieu et en place de Times New Romans et Arial. Elle n'est cependant pas recommandée pour les sites web, car, pour une même taille de point, elle est sensiblement plus petite que toutes les autres polices sans empattement qui peuvent lui être substituées. Si vous voyez une note imprimée accrochée dans votre bureau (passive-agressive ou non) et que les bureaux en question emploient majoritairement Windows, il y a de fortes chances pour que cette note soit écrite en Calibri majuscule.
  • Century Gothic : Une modernisation d'une police des années 1900 nommé Twentieth Century, préinstallée sur les ordinateurs Windows.
  • Chicago : La police par défaut des ordinateurs Macintosh jusqu'au Système 7. Elle fut plus tard remplacée par Charcoal, Lucida Grande, et plus récemment Helvetica.
  • Eurostile : Connue pour ses lettres carrées et courbées, particulièrement iconique sous sa forme élargie. Très présente sur les équipements éléctroniques des années 1970 et 1980. Elle a aujourd'hui encore un aspect futuriste, bien que certains considèrent qu'elle commence à avoir des aspects de Futur Daté.
    • Pour ceux qui pensent que le Eurostile Extended commence à dater, il existe le Bank Gothic, encore plus géométrique. Ironiquement créée dans les années 1930 en tant que police industrielle, elle a été utilisée durant la dernière décennie pour donner un aire vaguement futuriste à tout et n'importe quoi.
    • Le Eurostile et le Bank Gothic sont si souvent utilisés pour convoyer un air futuriste qu'ils ont désormais leur propre schéma : Typographie du Futur.
  • Franklin Gothic : Adaptée pour les gros titres et les éléments de design mineurs. Elle est populaire au sein de nombreuses publications d'actualité, dont le Washington Post et le magazine TIME.
  • Frutiger : À l'origine conçue pour être utilisée par les panneaux d'aéroport, elle est notable comme étant facile à lire depuis une large variété d'angles et de distances. Plutôt populaire, elle a une apparence propre et moderne.
    • Les polices DIN 1451, créées en Allemagne dans les années 1930 en tant que standards industriels, sont très similaires à celle-ci.
  • Futura : Une police géométrique (à l'apparence donc très moderne) largement utilisée en tant que police universelle. Elle fut créée par le typographe allemand Paul Renner dans les années 1920, et fut populaire tout au long du XXe siècle, et est encore largement présente au XXIe. Son style évoquant le Bahaus est adapté aux films se déroulant durant les années 1950 ou au début des années 1960, pour les panneaux de laboratoire de recherche ou les tableaux d'un manuel de sciences (bien qu'elle soit plutôt considérée comme une police des années 1930, où elle est plutôt présente dans des contextes plus hauts de gamme, comme des publications artistiques).
    • Futura Bold peut presque être considéré comme une police à part, les lignes plus épaisses et les extrémités tronquées des lettres A, M, V et W lui confèrent une apparence plus décontractée que son équivalent régulier. Elle est omniprésente au point d'être devenue un équivalent moins lourd du Helvetica, et est utilisée par presque toutes les Affiches de Comédie en Rouge et Blanc.
    • Futura Black et Futura Display sont des polices à part, bien qu'elles partagent le nom "Futura". Futura Black est connue comme "cette police qui ressemble au Stencil", et est la police du générique de La Croisière S'amuse. Futura Display était plutôt populaire durant les années 1950 et 1960, et est notamment la police des DVD classiques de Doctor Who.
    • Avant Garde : À l'origine créée pour le magazine du même nom, elle peut être considéré comme un équivalent moderne (ou tout du moins plus récent) du Futura. Particulièrement populaire durant les années 1970, elle évoque aujourd'hui encore cette époque. Elle est connue pour ses A, M, V, W, et parfois Y inclinés et aux angles droits.
  • Gotham : Commandée par le magazine GQ pour être géométrique et à l'apparence "masculine, nouvelle, et fraîche", bien qu'elle fut volontairement inspirée de la signalétique du milieu du XXe siècle. Elle est désormais associée de près à Barack Obama, qui en a énormément fait usage durant sa campagne. Sa présence a augmenté drastiquement depuis ; cocassement, il s'agit de la police du nouveau logo de DC Comics.
  • Helvetica : Créée pour être le "police parfaite", pouvant être utilisée pour n'importe concept ou projet. Vers la fin du XXe siècle, elle et ses copies étaient sur-employées par les amateurs comme par les professionnels, allant quelque peu à l'encontre de son intention d'être la police la moins envahissante possible. L'une de ses utilisations les plus connues est d'avoir été utilisée sur la navette spatiale américaine.
    • Helvetica est la police utilisée pour la plupart du texte sur TV Tropes (sauf si le navigateur utilise sa police par défaut). La police mono-espace utilisée est quant à elle Courrier.
    • Arial : Un Substitut Suspicieusement Similaire. En général, si vous lisez cette page sur un ordinateur Windows, sa police par défaut sera Arial, tandis qu'il s'agira probablement de Helvetica sur un Mac.
      • Cet article présente la plupart des différences entre Arial et Helvetica. Ceci est un quiz consistant à différencier les deux polices, utilisant des logos connus conçus en Helvetica et recréés en Arial.
    • Univers : Le Rival d'Helvetica. Les deux furent créées en 1957 et sont extrêmement lisibles. Univers a des interlettres plus larges. C'est également le choix de police sans empattement privilégié par les guides pratiques britanniques des années 1960 et 1970, avant de disparaître soudainement dans les années 1980 avec l'arrivée de la publication assistée par ordinateur.
    • Myriad : Un autre Substitut Suspicieusement Similaire, de l'aveu de son créateur. À vrai dire, elle ressemble plutôt à Frutiger. D'ici plusieurs décennies, si quelqu'un cherche une police qui évoque les années 2000 et 2010, il y a de fortes chances qu'il choisisse Myriad, s'il ne lui préfère pas Gotham ou Antique Olive.
  • Highway Gothic : Aussi connue sous le nom de "FHWA Series" (d'après la Federal Highway Administration), elle fut créée en 1948 en tant que standard pour les panneaux des grandes routes états-uniennes. Cette série de polices a évoluée au cours du temps, notamment pour inclure des minuscules à chacune d'entre elles. Highway Gothic a été utilisé dans de nombreux autres pays d'Amérique et d'Asie. Les plus pointus n'auront pas de mal à identifier les faux panneaux qui n'utilisent pas Highway Gothic. Une version publique de cette police, nommée Interstate, fut développer dans les années 1990 à destination des publications écrites et télévisuelles, et a été employée par TV Guide, The Weather Channel, et NBC Sports.
    • Clearview : Conçue dans l'optique d'éventuellement remplacer Highway Gothic, elle a commencé à apparaître sur les panneaux de certains états des États-Unis au début des années 2000, avec l'approbation de la FHWA. Des tests plus étendus, cependant, ont démontré que Clearview n'améliorait pas significativement la lisibilité des panneaux par rapport aux anciennes polices, et étaient en fait moins efficaces pour les panneaux aux contraste négatif (tels que les panneaux indicatifs jaunes). Ainsi, la FHWA a rescindé son approbation de la police en 2016. Du fait des coups de remplacement, les panneaux en Clearview resteront certainement en service pendant de nombreuses autres années, et il est difficile de dire si cette police deviendra autant employée que sa prédécesseure.
  • Lithos : Une police inspirée des anciennes écritures grecques, à l'aspect traditionnel et primitif. Elle fait très bien l'affaire sur le menu d'un restaurant dans un film prenant place durant les années 1990. La police Skia d'Apple a une apparence similaire, mais dispose de lettres minuscules et est un peu moins ringarde.
  • Neutra Display : Une police récente (vers la moitié du XXe siècle) à l'apparence rétro qui gagne en popularité auprès des designeurs qui désirent quelque chose de plus unique que le Futura. Elle est caractérisée par une basse ligne centrale, qui s'applique à l'ensemble des lettres minuscules ainsi qu'à des lettres telles que 'E' et 'R'.
  • Optima : Sans doute la deuxième police la plus connue de Hermann Zapf après Palatino. Bien qu'il s'agisse d'une police sans empattement, elle emploie des épaisseurs de traits variables typiques des polices à empattement. Bien qu'elle soit associée de près aux années 1960, elle ne s'est jamais vraiment démodée, et accompagne généralement bien Palatino, surtout en considérant à quel point le récent Palatino Sans est rare et cher. Son utilisation la plus connue est sur le Mémorial des Anciens Combattants du Vietnam, où elle est la police employée pour les noms des vétérans tombés au combat.
  • Roboto : La police d'Android depuis Android 4.0 ("Ice Cream Sandwich"). Créée par Google en 2012 à destination des appareils de bureau, elle a peu à peu évoluée pour devenir l'image de l'entreprise Google, et est devenue la police standard de YouTube et Google Plus.
  • San Francisco : La seconde police d'Apple portant ce nom ; la première était une police imitant l'aspect des lettres de rançon, créée en 1983 par Susan Kare pour les premiers Macintosh et incluse sur ceux-ci jusqu'à la sortie du Système 7. La version de 2014 fut créée pour l'Apple Watch, et remplace Helvetica Neue sous OS X 10.11 et iOS 9. À première vue, elle ressemble beaucoup à Roboto, bien qu'une observation plus poussée révèle des différences significatives. Une version à chasse fixe, apparemment développée pour macOS 10.12 Sierra et iOS 10, introduite durant la Worldwide Developer Conference de 2016, incluse dans l'environnement de développement Xcode 8.
  • Segoe : En tant que "Segoe UI", la police de l'interface de Windows Vista et 7, ainsi que de Microsoft Office 2007 et 2010. Une version légèrement différente de Segoe sert de police à l'interface de Windows 8 et du Windows Phone. Elle est considérée comme un Substitut Suspicieusement Similaire à Frutiger et Myriad.
  • Trebuchet : Une police créée en 1996, tirant son nom de l'engin de siège médiéval. TV Tropes utilise le Trebuchet à certains endroits, notamment la colonne latérale et les liens de l'en-tête.
  • Verdana : L'équivalent sans empattement de Georgia, également créé par Microsoft. Tahoma en est une variante moins large et aux interlettres plus réduites, là encore créée par Microsoft. Bien que Matthew Carter, son créateur, ait été engagé pour étendre le répertoire de cette police au fil des ans, et que ces variantes soient payantes, la première version publique de Verdana fut disponible en accès plus ou moins libre, dans le but d'augmenter le nombre de polices disponibles pour les designeurs web (avec succès), ce qui fait qu'elle est disponible sur la plupart des plate-formes.

  • Johnston : Une police linéale "humaniste" conçue en 1916 par Edward Johnston à destination du métro londonien, pensée pour être à la fois propre, moderne, et sympathique. Elle est très utile pour la signalétique, à la manière de Frutiger.
    • Gill Sans : Une autre police linéale humaniste très similaire, conçue entre 1928 et 1932 par Eric Gill, élève de Johnston. Elle est utilisée à de sfins de signalétique et d'dentification par de nombreuses institutions britanniques, dont l'Église d'Angleterre et la BBC. Elle est également présente dans de très, très nombreuses vidéos YouTube, étant une police par défaut du logiciel iMovie.
    • Gill Sans et Johnston sont toutes deux perçues comme des exemples typiques de polices britanniques modernes ; elles indiquent ainsi souvent que ce qui les emploie a trait à la Grande-Bretagne contemporaine.

Scriptes

Ces polices ont pour but d'imiter l'écriture manuscrite ou calligraphique.

  • Comic Sans MS : Une police scripte décontractée destinée aux textes amusants, volontairement inspirée de l'écriture du dessinateur Dave Gibbons. Elle est généralement considérée comme l'une des polices les plus détestées, d'une part parce qu'elle a tendance à être mal utilisée (elle s'est retrouvée partout, de la devanture de magasins à des tombes), et d'autre part parce qu'elle est de qualité assez médiocre même pour ce qu'elle est ; elle n'a jamais été destinée à être imprimée, mais à être employée dans les phylactères d'un prédécesseur des "compagnons Office" de Microsoft. Au format bitmap, à taille réduite, elle est assez passable.
    • Chalkboard : L'équivalent pour MacOS, qui n'est que de qualité très légèrement supérieure, non pas que la plupart des gens puisse discerner la différence. Les utilisateurs de Mac désirant employer une police amusante lui préfèreront la police Marker Flet, qui est également incluse gratuitement avec le système de base.
    • Back Issues, Badaboom, Comic Book et Anime Ace, entre autres, sont souvent employées à la place du Comic Sans, autant à cause de sa mauvaise réputation que parce qu'elles sont simplement plus esthétiques.
  • Monotype Corsiva : Une police employée pour donner un côté désinvolte aux invitations, aux cartes de visite et aux courts textes promotionnels.
  • Kuenstler Script et Snell Roundhand : Deux polices hautement formelles, basées sur la calligraphie élaborée des XVIIe et XVIIIe siècle.
  • Kaufmann, Mistral, Dom Casual, et Brush Script : Des polices scriptes très populaires dans les publicités et les magazines de divertissement.
    • Dom Casual était au sommet de sa popularité entre le milieu des années 1950 et le début des années 1970, période durant laquelle elle était aussi éculée que le Comic Sans aujourd'hui. De nos jours, elle est souvent employée pour donner au texte une apparence "rétro".
  • Segoe Print : Une police introduite avec Windows Vista et Office 2007, vraisemblablement supposée supplanter Comic Sans en temps que police calligraphique désinvolte par défaut.
  • Maiandra GD : Une police basée sur un exemple de lettrage manuel par Oswald Cooper dans une publicité pour un livre sur le mobilier domestique du XXe siècle, lui-même basé sur des exemples de lettres types de l'épigraphie grecque. Elle est similaire au Comic Sans, sans avoir subi le revers de sa popularité ; l'emploi du Maiandra est souvent adapté là où le Comic Sans aurait effectivement sa place, sans causer les mêmes réactions négatives que ce dernier.

À chasse fixe

Chaque caractère d'une police à chasse fixe occupe le même espace horizontal.

  • Anonymous TrueType et Anonymous Pro : Initialement créées pour Mac avant d'être exportées sur d'autres systèmes d'exploitation. Populaires auprès des développeurs, elles ont un aspect très propre. Elles sont cependant souvent ignorées à cause de problèmes de compatibilité.
  • Courrier : Conçue pour la série de machines à écrire IBM Selectric, d'où son aspect. Il s'agit de la police de prédilection des scénaristes ; la quasi-totalité des guides sur l'écriture de scénario conseillent d'utiliser cette police. Le Courrier taille 12 était également la police utilisée par le Département d'État des États-Unis jusqu'en 2004, avant de passer au Times New Romans taille 14. Elle est également requise dans certains tribunaux ; la Division d'Appel et la Cour Suprême du New Jersey insistent pour que tous les documents entrants ou sortants soient rédigés en Courrier, ce qui exaspère beaucoup de membres du barreau, le Courrier étant particulièrement difficile à lire pendant des pages et des pages. C'est également une police adaptée aux courriels simples, aux codes, et aux BD "rageface". Le Courrier Prime est une tentative de créer une version plus esthétique et adaptée à l'écriture de scénarios.
    • IBM a en réalité créé un grand nombre de police pour la série Selectric, dont Prestige Elite, Letter Gothic (une police sans empattement), et Orator (similaire aux Letter Gothic, mais avec de petites majuscules plutôt que des minuscules). Ces trois polices ainsi que quelques autres ont perduré dans l'ère du numérique, mais sont bien moins répandues que Courrier et ont été largement supplantées par des polices davantage destinées à être affichées sur un écran. Quelques autres comme Script étaient assez répandues pendant un temps mais ont depuis été délaissées au profit de polices plus adaptées au format numérique telles que Zapfino, Mistral, ou Brush Script.
  • Monaconote  : La police à chasse fixe standard pour Mac depuis ses débuts. Celle-ci a connu au moins trois différentes formes officielles, dont une version TrueType plus "glamour" créée par Bigelow & Holmes, et une recréation plus fidèle nommée MPW créée par Apple pour 'l’environnement de développement Macintosh Programmer's Workshop (un prédécesseur de Xcode). MPW ne semble plus être disponible à l'exception de quelques sites d'abandogiciel, mais ProFont en est un équivalent libre très proche.
  • OCR-A : La police des codes-barres et des cartes de crédit. Elle fut créée en 1968 afin d'être aisément reconnaissable par les ordinateurs. Son apparence rétro-futuriste lui vaut également d'être utilisée dans le cadre de publicités et d'affichages graphiques.
    • OCR-B : Également destinée à la reconnaissance optique de caractères, mais avec un aspect moins technique.
  • Lucida Console : La police utilisée par l'écran bleu de la mort de Windows XP et Windows CE, ainsi que la police par défaut de Notepad. Il s'agit également de la seule police pouvant remplacer celle par défaut de l'invite de commande. Sur d'autres plate-formes, on peut trouver Lucida Typewriter.
  • Consolas : Une police appréciée des programmeurs du fait de sa propreté, en particulier lorsque le lissage du texte (ClearType chez Microsoft) est employé. Étrangement, elle n'a pas remplacé Lucida Console en tant que police par défaut du Bloc-Notes.
    • TV Tropes utilise Consolas lors de l'édition d'une page, et lorsque les balises mono-espaces sont employées (voir ci-dessous).
      Sur TV Tropes, ce texte est en Consolas par défaut.
  • Fixedsys : Une vieille police de console système. Contrairement à celles citées précédemment, Fixedsys n'est pas une TrueType ; les caractères sont encodés en tant que pixels plutôt que des lignes et des courbes. Il s'agissait de la police par défaut du Bloc-Notes sur les anciennes versions de Windows, et est encore utilisée par de nombreux terminaux de commande.

Emphase

  • Agency FB : Une police géométrique étroite identifiable par son "R" majuscule ouvert. Elle a connu une certaine popularité ces dernières années dans les logos de jeux vidéo, dont Battlefield et Red Faction: Armageddon.
  • Bank Gothic : Une police en petites capitales, à l'apparence simple et géométrique. Ils 'agit d'une police de choix pour tout ce qui doit communiquer un sentiment de "sérieux", en particulier les sous-titres. Comme noté plus haut, elle est employée comme substitut à Eurostile dans les œuvres présentant des polices futuristes.
  • Impact : Une police considérée comme amateure, utile pour faire ressortit des listes ou du texte. L'Impact blanc à bordure noir est très souvent utilisé dans les mèmes imagés.
    • Haettenschweiler : Une alternative à Impact. Elle est utilisée par le jeu "Concentrate Plus" de Joytube.com.
    • ITC Machine''' : Une autre alternative à Impact, mais à laquelle les lettres angulaires donnent une apparence plus "sportive".
  • French Clarendon : Une police utilisée en plus du Clarendon sur les avis de recherche pour mettre en valeur un mot ou une phrase. Comme cette dernière, il s'agit d'une police évoquant typiquement le Far West.
    • Playbill : Une police basée sur le French Clarendon.
  • Rodchenko : La police archétype, exagérée, et totalitariste des AFFICHЭS DЭ PЯФPAGДИDЭ SФVIЭTIQUЭ. Elle n'ets pas à confondre avec une bien plus vieille police du même nom particulièrement associée avec le graphisme des années 1970 ; certains noteront qu'il s'agissait de la police utilisée par les voitures de police de Boston avant les années 2000. Ce Rodchenko-ci est aussi connu sous le nom de Futura Black, et fut conçu par Paul Renner pour accompagner le Futura classique sans empattement ; de fait, elle n'est pas à confondre avec Braggadocio, laquelle est basée sur Futura Black mais un peu plus large, un peu plus globuleuse, et un peu plus récente.
    • "Truth" : Une autre police "soviétique", tirant son nom du journal "Pravda" ("Vérité") publié par le Parti Communiste Soviétique. D'autres polices inspirée de la Pravda, cependant, sont beaucoup plus modérées et ordinaires.
  • Serpentine : Souvent employée dans les années 1990 et 2000 par des marques désirant une image "branchée", notamment les films James Bond.

Créatives

  • Papyrus : Une police à l'aspect antique. Bien que ce ne soit pas une police particulièrement disgracieuse comme Comic Sans, elle est généralement associée au New Age et aux gens n'ayant aucun sens du design. James Cameron a utilisé cette police pour les sous-titres Na'vi de Avatar, et a subi de nombreuses moqueries en conséquences. Ce strip de xkcd propose de l'utiliser pour faire tiquer les amateurs de typographie.
  • Wonton : Une famille de polices régulièrement employées pour évoquer une atmosphère asiatique, chinoise, et/ou japonaise. Celles-ci continuent d'être régulièrement utilisées, en particulier par des graphistes fainéants ou de petits commerces cherchant à appuyer leur côté asiatique.
  • Bernhard Antique : Créée par le typographe Lucian Bernhard de ATF en 1912, et régulièrement utilisée dans les années 1970 et 1980 pour donner un côté "artisanal" aux livres imprimés par photocomposition. Elle est encore utilisée à l'occasion (une version légèrement modifiée nommée Bernard MT Condensed est installée par défaut sur Windows 10), mais elle ne fonctionne vraiment que lorsque l'on recherche volontairement à reproduire un style rétro.
  • Broadway : Créée en 1927, et très populaire dans les œuvres prenant place dans les années 1930.
    • Piccadilly : une variante en petites capitales créée en 1973. Elle ressemble à du Broadway fait de tubes fluorescents.
  • Curlz et ITC Viner Hand : Des polices qui semblent être devenues des stéréotypes de la culture gothique.
  • Lobster : Une police scripte créée par Pablo Impallari, qui paraît être devenue monnaie courante sur les enseignes de restaurants et de bars, ainsi que sur de très, très nombreuses étiquettes de produits. Elle fut conçue pour tirer pleinement avantage de la technologie OpenType d'Adobe et Microsoft, y compris des nombreuses ligatures afin de lui donner une apparence plus proche de l'écriture manuscrite. Elle semble être principalement employée pour donner à une enseigne ou un document un aspect "néo-rétro". Du fait de sa gratuité et de sa disponibilité sur Google Fonts, elle est devenue extrêmement populaire. Peut-être trop.
  • Motter Tektura : Un cas intéressant, créé par le typographe autrichien Othmar Motter en 1975. Bien qu'elle ait été utilisée par de nombreuses marques, notamment Apple et Rebook, il semble que Motter n'ait jamais autorisé de version digitale de sa création. Si vous en trouvez une, il s'agit donc probablement d'une recréation.
  • * Neuland : Principalement connue comme la police de Jurassic Park, et régulièrement employée pour évoquer les jungles et les savanes d'Afrique. Cette police n'est pas fondamentalement mauvaise, mais elle est à utiliser de façon avisée ; au mieux, elle apparaît comme clichée, et au pire, comme légèrement raciste, de la même manière que les polices Wonton mentionnées ci-dessus. Phosphate Inline est un substitut populaire et quelque peu moins éculé.
  • Westminster : Créée dans les années 1960 par le typographe britannique Leo Maggs, et basée sur les caractères CMC7note  utilisés sur les chèques bancaires. Avant que la mise en page par ordinateur ne se démocratise vers la fin des années 1980, elle était perçue comme la police "informatique" typique ; aujourd'hui, elle est plus à même d'évoquer les magazines miméographiés et les livres de fond de bibliothèque qui ont largement fait leur temps.
  • Wingdings et Webdings : Une série de polices dingbats (composée de symboles plutôt que de lettres et de chiffres) de Microsoft. À ne pas confondre avec les symboles Unicode, ces polices associent des symboles à des lettres du clavier (comme par exemple un émoticône à la lettre J).

Familles de polices

Il est d'usage depuis les années 1980 de classifier les polices en différentes familles, généralement avec des variantes avec empattement, sans empattement et mono-espacées, voire parfois des variantes destinées à l'affichage. Les familles de polices existent depuis longtemps, puisque les imprimeurs désiraient que les caractères italiques et non-italiques d'un même document paraissent cohérents, mais les polices Computer Modern de Donald Knuth furent la première famille au sens moderne, et est aujourd'hui encore la plus ostensiblement exhaustive (ayant été implémentée d'une manière que l'on pourrait décrire comme "excessivement flexible).

  • Adobe Source : Bien que n'étant pas le premier projet de polices libres d'Adobe (cet honneur revient à Utopia), il s'agit certainement du plus ambitieux. Avec pour intention, au moins en partie, de démontrer le potentiel de la technologie OpenType, succédant à la fois aux formats TrueType et PostScript Type 1, cette famille inclut trois ensembles de polices latines (Source Code Pro, Source Sans Pro, et Source Serif Pro), ainsi qu'un large nombre de polices non-latines, notamment hébraïque, dévanagaries, et CJC.
  • Computer Modern et Latin Modernnote  : Créées pour METAFONT, un programme de composition de polices vectorielles que Donald Knuth a conçu pour compléter le système de composition TeX ; cependant, elles ont depuis été converties aux formats PostScript, TrueType, et OTF pour un usage plus général, et été étendues pour inclure une large plage de caractères. Ces polices sont vaguement basées sur d'anciennes versions de Century (lesquelles étaient fréquemment utilisées dans les manuels scolaires du XXe siècle), mais se présentent également sous de nombreuses formes, avec empattement, sans empattement, et ce que l'on pourrait décrire comme une version mono-espacée monolithique au charme désuet. Sous METAFONT, elles comprenaient plus de 60 variables ; Knuth nota que l'une des raisons pour lesquelles METAFONT eût peu de succès en dehors de la communauté TeX était que les typographes ne souhaitaient pas devenir mathématiciens juste pour concevoir une police. Computer Modern et TeX virent le jour parce que Knuth n'était pas satisfait des outils de typographies existant pour les documents techniques et mathématiques, un domaine dans lequel il excelle encore aujourd'hui.
  • Cormorant : Créée par Christian Thalmann, une famille relativement large de variantes autour du Garamond, repensé spécifiquement pour être utilisées sur des écrans en ultra-haute-définition ("Retina"). Elle fut publiée en 2015, en faisant l'une des familles de polices les plus récentes listées ici, et qui plus est l'une des plus intéressantes stylistiquement parlant.note 
  • DejaVu : L'une des familles de polices libres de droits les plus populaires (avec son ancêtre Bitstream Vera). Elle est utilisées sur de nombreux système d'exploitation libres, et est constamment mise à jour pour inclure les derniers changements du standard Unicode (qui ces jours-ci consistent surtout à ajouter de nouveaux émoticônes). La police Menlo de Apple est une version modifiée du Mono de DejaVu pour améliorer la lisibilité sur un écran d'ordinateur.
  • Freight : Une assez large famille de polices créée par Joshua Darden, et utilisée, entre autres, par Facebook dans leur image de marque, et par la plupart des sites du groupe Gawker.
  • Liberation et Crosscore : Deux familles très similaires, dérivées de Ascender par Steve Matteson. Elles sont toutes deux libres de droits ; les variantes Crosscore sont utilisées par Google Chrome pour remplacer Times New Romans, Helvetica, et Courrier, mais sont en essence complètement différentes. Il existe également deux polices Crosextra, Carlito et Caladea, que Chrome OS utilise pour remplacer les polices Calibri et Cambria de Microsoft.
  • Linux Libertine et Biolinum : Une paire de polices conçues comme une famille de polices libre de droits. Libertine se veut comme un remplaçant pour Times New Romans, tandis que Biolinum est une version moins sérieuse de Optima.
  • Lucida : Une famille de polices conçue par Charles Bigelow et Kris Holmes, largement connue de par l'une de ses variantes sans empattement, Lucida Grande, qui fut utilisée durant des années en tant que police système par Windows et Mac OS X. Lucida Console est également une police mono-espace très utilisée par les programmeurs, tandis que Lucida Bright (une version améliorée de la police avec empattement d'origine Lucida) fut créée pour le magazine Scientific American, et est apparue de façon sporadique à la fois sur Mac et Windows depuis les années 1990, ainsi que sur plusieurs version de Java. Dans le même registre, on trouve la famille Luxi (conçue pour le système de fenêtrage Unix X11) et la variante TrueType de la police Mac OS New York, toutes deux également des créations de Bigelow et Holmes.
  • Microsoft ClearType : Une série de polices conçues pour démontrer les capacités de la technique de rendu ClearType de Microsoft ; Calibri est probablement la plus répandue, ainsi que Cambria, Candara, Consolas, Constantia, Corbel, et Cariadings. Elles sont standards sous Windows depuis Vista, et inclues avec toutes les versions de Microsoft Office ; toutes à l'exception de Cariadings peuvent également être obtenues gratuitement avec certains logiciels utilitaires liés à Microsoft Office.
  • URW Nimbus : Davantage une série de clones de Times, Helvetica et Courrier qu'une véritable famille de polices. Contrairement aux polices Croscore, cependant, les polices Nimbus sont quasiment identiques à leurs ancêtres. Elles furent publiées par URW pour la suite logicielle GhostScript, et sont répandues sur les systèmes Linux et Windows où l'utilisateur n'a pas les moyens d'acheter une licence pour Helvetica. En fait, la suite GhostPDL dont GhostScript fait partie inclue une large variété de polices latines de haute qualité, la plupart similaires voire identiques à des polices populaires telles que Arial, Bookman, ou Univers ; toutes ne sont cependant pas libres de droits, et il convient donc d'y regarder à deux fois avant d'en distribuer des versions modifiées.
  • Public Types : Conçue par la fonderie russe ParaType (dont Aleksandra Korolkova est la typographe principale), suite à une commande du gouvernement russe d'une famille de polices unifiée englobant tous les langages de la Fédération de Russie, à la fois en caractères latins et cyrilliques ; elle est disponible sur de nombreuses distributions Linux, ainsi que sur OS X. Elle existe en versions mono-espacée, avec empattement, sans empattement, et dans de multiples graisses. De façon quelque peu surprenante (de la part d'un pays où l'Église Orthodoxe joue un rôle aussi important au quotidien), la famille Public Types ne comporte pas les caractères nécessaire pour écrire en slavon d'église, malgré le fait qu'elle fournisse tous les caractères nécessaires pour écrire en ukrainien, en biélorusse, et en serbe, qui ne sont pas des langages officiels en Russie, et même quelques caractères obsolètes qui avaient été retirés de l'alphabet russe après la révolution d'Octobre.
  • Rotis : Une famille de polices par Otl Aicher, probablement plus connue sous sa forme sans empattement, qui en a fait une police de logo populaire, mais qui dispose de nombreuses variantes aux graisses et empattements différents.
  • Thesis : Une famille de polices créée par Lucas de Groot (plus connue par les noms de ses polices individuelles, TheSans et TheSerif), conçue et généralement utilisée pour établir l'image de marque d'une entreprise.

Concepteurs de polices réputés

  • Ludovico Arrighi (Italie, 1475-1527) : L'un des pionniers des caractères italiques, sinon leur créateur. Un grand nombre de caractères italiques, même aujourd'hui, sont basés sur son travail dans une certaine mesure, et il demeure également influent dans le domaine de la calligraphie manuelle.
  • Ed Benguiat (États-Unis, 1927-?) : A travaillé pour l'International Typeface Corporation, à la fois en tant que typographe et concepteur graphique. En plus de ITC Benguiat, il a également créé ITC Souvenir (basée sur un original datant de la Première Guerre Mondiale), ITC Bookman, et un certain nombre de logotypes, dont ceux pour Playboy, Sports Illustrated, Estée Lauder, et de nombreuses affiches de film des années 1970. Si une police vous évoque les États-Unis des années 1970, il y a de fortes chances que Benguiat ait travaillé dessus (à moins qu'elle ne soit l'œuvre de Herb Lubalin). House Industries vend cinq de ses polices sous le nom de "Collection Ed Benguiat".
  • Morris Fuller Benton (États-Unis, 1872–1948) : Créateur de caractères chez American Type Founders, ayant créé, remis au goût du jour, ou popularisé plus de 200 polices, dont Century, Franklin Gothic, Hobo et Cheltenham sont sans doute les plus connues.
  • Giambattista Bodoni (Italie, 1740-1813) : Responsable, avec son collègue et rival Firmin Didot, de la création des polices dites "modernes" ou "didones".
  • Matthew Carter (Royaume-Uni/États-Unis, 1937-?) : Créateur de l'ubique police Verdana pour le compte de Microsoft, ainsi que d'autres polices réputées telles que Georgia, Bitstream Charter, Bell Centennial, Skia, et la version grecque de Helvetica. Il aimerait probablement avoir créé Myriad, puisque ses polices sont à part cela omniprésentes au sein de la culture moderne.
  • Vincent Connare (États-Unis, 1960-?) : Ayant créé Comic Sans pour Microsoft, il est potentiellement le typographe contemporain le plus détesté au monde. Il a également créé Trebuchet, qui est loin d'être mauvais mais a été supplanté par le plus fluide Verdana.
  • Les Didot (France, 1689-?) : Une dynastie française, considérée comme une pionière de l'imprimerie entre le XVIIe et XIXe siècle. Leur police éponyme tire son nom de Firmin Didot (1764–1836), lequel est également connu pour avoir créé le stéréotype, qui correspond à ce que l'on appellerait aujourd'hui une plaque d'impression.
  • Adrian Frutiger (Suisse, 1928-?) : Créateur des polices Univers, Avenir, et de l'éponyme Frutiger, cette dernière étant le prédécesseur (entre autres) de Microsoft Segoe et Adobe Myriad, laquelle pourrait être considéré comme la police représentative du XXIe siècle. Sa police OCR-B est un choix fréquent pour les films sur le thème de la technologie ou de l’espionnage.
  • Claude Garamont (France, 1480-1561) : Devenu célèbre en 1541 pour les "Grecs du Roi", une police grecque influente commandée par le roi François Ier pour imprimer des Bibles ; la famille de polices Garamond se base sur son travail et est nommée d'après lui, bien que certaines de ces polices se basent sur des dérivés plus récents créés par Jean Jannon après la mort de Garamont.
  • Eric Gill (Royaume-Uni, 1882-1940) : Principalement connu pour avoir créé Gill Sans, et pour être une enflure portée sur l’inceste.
  • Pablo Impallari (Argentine) : Créateur de nombreuses polices gratuites et libres de droits pour le web, notamment Lobster, Raleway, et des versions gratuites de Franklin Gothic, Caslon, Baskerville, et Bodoni.
  • Susan Kare (États-Unis, 1918-1981) : L'une des pionnières du pixel art, et la créatrice de la plupart des polices bitmap des premiers Macintosh. Chicago est sans doute sa création la plus connue.
  • Herb Lubalin (États-Unis, 1918–1981) : Créateur de la clivante police ITC Avant Garde, et, tout comme Ed Benguiat, une influence majeure de la typographie des années 1970.
  • Aldo Manuzio (Italie, 1449–1515) : L'inventeur des caractères italiques, ainsi que la personne responsable de l'usage moderne du point-virgule. L'éditeur Aldus, à l'origine du premier logiciel de publication par ordinateur à destination du grand public, est nommée d'après lui.
  • Steve Matteson (États-Unis, 1965-?) : Associé de près à la typographie numérique depuis un certain temps, ayant créé les familles Croscore et Droid de Google, les familles Segoe UI et Andale Mono de Microsoft, et la tristement célèbre police d'affichage Curlz MT.
  • Max Miedinger (Suisse, 1910-1980) : Créateur d'une police volontairement morne et sans prétention du nom de Neue Haas Grotesk, qui, après quelques modifications, est devenue l'omniprésente police Helvetica.
  • Paul Renner (Allemagne, 1878–1956) : Principalement connu comme étant le créateur de Futura, d'un précurseur spirituel de Helvetica, et d'autres.
  • Robert Slimbach (États-Unis, 1956-?) : Créateur de Minion et Utopia (l'une des premières polices libres de droits d'Adobe), et, avec Carol Twombly, de Myriad.
  • Carol Twombly (États-Unis, 1959-?) : Créatrice des polices Lithos et Trajan durant une carrière relativement courte chez Adobe. Elle a également collaboré avec Robert Slimbach pour créer Myriad.
  • Hermann Zapf (Allemenagne, 1918-2015) : Créateur des polices Melior, Optima, Zapf Chancery, Zapfino, et surtout Palatino, laquelle est sans doute sa plus célèbre. Il fut, avec Donald Knuth, l'un des pionniers de la typographie digitale.

Entreprises réputées

  • Adobe
  • American Type Founders
  • Apple
  • Bitstream (aujourd'hui rachetée par Monotype) : L'une des premières fonderies à se spécialiser dans les caractères numériques. Elle possédait une large gamme à la fois de polices originales (Charter et Vera faisaient partie des premières polices logicielles gratuites) et de copies autorisées.
  • The Greek Font Society : Possède un assez large catalogue de polices grecques et gréco-latines. Leur police GFS Artemisia est basiquement Times New Romans avec un style similaire à celui de la plupart des polices grecques.
  • GUST : Principalement un groupe d’utilisateurs de TeX polonais, mais également connu pour son travail typographique, dont les familles de polices Latin Modern et TeX Gyre (basées respectivement sure les polices Computer Modern et URW GhostScript), ainsi que des créations originales telles que Antykwa Poltawskiego et Iwona.
  • International Typeface Corporation : Spécialisée dans les lettres aux formes massives et tape-à-l'œil qui font mauvaise figure dans les livres et les magazines, mais rendent parfaitement bien sur les publicités et les panneaux. La fonderie a commencé à tirer parti de l'invention de la photocomposition dans les années 1970, et a désormais été rachetée par Monotype.
  • Linotype : Principalement connue pour ses machines de composition automatique aussi complexes que populaires, pouvant produire une ligne imprimée d'un coup ("line o' type"). Linotype a survécu à la disparition de la composition en effectuant de larges investissements dans le domaine de la typographie numérique, et sont aujourd'hui encore l'un des grands noms du milieu.
  • Monotype : Autrefois le plus important concurrent de Linotype dans le domaine de la fonderie métallique, et désormais son propriétaire. L'entreprise est quelque peu notoire pour ses vols de designs ; sa police Book Antiqua, une copie du Palatino, a fortement déplu à Hermann Zapf, probablement d'autant plus qu'il avait déjà autorisé des copies sous des noms différents pour deux autres fonderies.
  • URW++ : L'un des premiers spécialistes de la numérisation de polices. Une partie des polices de la fonderie, à l'origine offertes au projet GhostScript, ont été adoptées par les utilisateurs de Linux (ainsi que les utilisateurs de Mac et Windows en manque d'argent) en tant qu'alternatives gratuites à certaines des plus populaires polices existantes. Leur éditeur de polices, Ikarusnote , fut créé dans les années 1970, et était l'un des premiers et, durant les années 1990, plus importants éditeurs de polices disponibles.


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