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Fr Notes Utiles / L'Amour du Plus Grand Nombre

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La vaste majorité des relations intimes entre humains impliquent deux personnes. Les deux moitiés du couple vivent ensemble, ont potentiellement des enfants ensemble, s'aiment l'un l'autre, font l'amour l'un avec l'autre, et ne se tournent vers personne d'autre pour satisfaire ces besoins. Cependant, il est également possible d'entretenir des relations intimes impliquant plus de deux personnes. Cette page traite de ces situations.


Polygamie

Le terme "polygamie" désigne le fait d'être marié à plus d'une personne ; les unions spécifiques à plusieurs maris ou plusieurs femmes sont associées à des termes propres, respectivement "polyandrie" et "polygynie".

  • Polyandrie : Une femme, plusieurs maris.
    • Dans un contexte sexiste où les hommes travaillent et les femmes restent au foyer, cet arrangement a l'avantage de pourvoir davantage aux enfants de la femme en question ; la présence de plusieurs revenus permet d'augmenter les chances de ceux-ci de parvenir à l'âge adulte. Et si "garder ses enfants en vie" ne semble pas particulièrement difficile, gardez à l'esprit que, avant le XIXe siècle, 43% des êtres humains mouraient avant leurs cinq ans.
    • Le statut d'héritiers prioritaires des hommes peut également jouer un rôle. Dans des régions montagneuses où les zones cultivables sont limitées, un mariage joint peut permettre d'hériter des mêmes terres. Autrement, celles-ci seraient soient divisées en lopins plus restreints ne profitant à aucun d'entre eux, soient la seule propriété de l'aîné, laissant le reste de la fratrie les mains vides.
    • Alternativement, à diverses époques de diverses sociétés, le travail des hommes (notamment celui lié à la ferme) était essentiel pour le bien de la famille. Plusieurs maris équivalait alors à une charge de travail réduite pour chacun, et à une productivité accrue dans l'ensemble.

  • Polygynie : Un mari, plusieurs femmes.
    • Dans un contexte sexiste où les hommes travaillent et les femmes restent au foyer, cet arrangement permet à une femme d'épouser le meilleur mari possible. Devant la possibilité que le père soit quelqu'un de particulièrement beau, talentueux, et/ou riche, les avantages pour l'enfant peuvent surpasser l'inconvénient de ne pas être la seule femme dudit père. Qui plus est, un homme plus renommé et fortuné pourra probablement subvenir à ses besoins plus aisément que ses homologues célibataires. La logique qui s'applique est similaire à celles des hordes du règne animal composées d'un unique mâle et de plusieurs femelles : celles-ci choisissent l'individu le plus fort et le mieux adapté comme père de leurs enfants, pour assurer l'avenir de ceux-ci.
    • Dans le contexte d'une société où les hommes sont des guerriers ou des soldats, leur taux de mortalité est plus élevé que celui des femmes, causant un déséquilibre des sexes. La seule façon pour que tout le monde puisse trouver un mari devient alors de les partager. Qui plus est, les veuves des hommes tombés au combat doivent alors élever leurs enfants seules, ce qui est une position particulièrement difficile lorsque l'on attend quand même d'elles d'être des femmes au foyer. Être autorisées à se remarier profite grandement à leurs enfants. Enfin, dans le cas où la communauté subit de lourdes pertes, la polygynie permet une repopulation plus rapide : une femme ne peut donner naissance qu'au bout de neuf mois, mais un homme peut enfanter autant qu'il le veut durant cette période, et une telle société risque fort de valoriser une telle efficacité.
    • À diverses époques de diverses sociétés, le travail traditionnellement féminin était le plus difficile ou le plus économiquement avantageux pour la famille. Certaines tribus Amérindiennes passèrent de la monogamie à la polygynie à mesure de l'avancée de la colonisation, car il devenait alors plus rentable pour une famille de produire des textiles et autres produits typiquement issus du labeur féminin, ceux-ci se vendant le mieux. Plusieurs femmes équivalait alors à une charge de travail réduite pour chacune, et à une productivité accrue dans l'ensemble.
    • Une variante de la polygynie est le concubinage, où un homme ne peut être légalement marié qu'à une seule femme, mais avoir plusieurs concubines dont le statut légal est inférieur à celui de la première femme. La pratique du concubinage existait notamment en Chine avant d'être rendue illégale au milieu du XXe siècle.

  • Mariage de groupe : Trois personnes ou plus, de sexe ou genre quelconque. Cela peut se montrer assez compliqué, mais englobe théoriquement tous les avantages listés ci-dessus.

Si les idées ci-dessus semblent principalement axées sur le pragmatisme, eh bien, c'est le cas. L'idée d'épouser quelqu'un par amour, c'est-à-dire au sein d'un mariage où le bonheur individuel prévaut sur les questions de procréation, de finances, etc. n'est au final Pas Si Vieille Que Ça. Aussi récemment qu'en 1813, Elizabeth Bennet en était encore à décider entre se marier par amour ou se marier par confort, et avant les années 1600, se marier par amour n'était même pas une option du tout. Au lieu de ça, le mariage était davantage lié à la perpétuation de la lignée et aux alliances politiques que quoi que ce soit d'autre. Cette attitude n'a pas entièrement disparu ; il peut sembler raisonnable d'hésiter à épouser quelqu'un qui ne ferait pas un bon parent, ou serait incapable d'apporter son soutien en situation de crise.

Incidemment, la polygynie était légale dans de nombreuses cultures antiques, dont les Israélites de La Bible, le Roi Salomon y étant décrit comme ayant 700 femmes et 300 concubines. La polygynie est encore autorisée dans de multiples régions du monde, en particulier dans les pays de croyance majoritairement musulmane ; l'Érythrée, l'Inde, le Sri Lanka, et les Philippines reconnaissent la polygynie parmi leurs communautés musulmanes, mais pas pour le reste de leurs habitants. La polyandrie, en revanche, est extrêmement rare, l'exemple le plus notable étant les communautés tibétaines.


Polyamour

Par ordre d'engagement vient ensuite le terme de "polyamour", qui désigne le fait d'entretenir plus d'une relation sérieuse à la fois, avec le consentement de toutes les personnes impliquées. Il s'agit d'un concept plus moderne, centré avant tout sur la relation et le sentiment amoureux.

La plupart des gens considèrent que s'il est possible d'aimer plus d'une personne à la fois, il est difficile d'être engagé envers plus d'une personne à la fois, du fait des aspects égoïstes de la nature humaine. Les adeptes du polyamour ne sont pas de cet avis. Ils ne rejettent pas la notion d'engagement, mais rejettent bien celles d'exclusivité, de jalousie, de possessivité, et les émotions négatives ou limitantes qui y sont liées. La différence principale entre le polyamour et la polygamie est que le mariage ne fait pas partie intégrante d'une relation polyamoureuse ; le polyamour visant un engagement à long terme est parfois désigné sous le nom de "polyfidélité". En pratique, une relation polyamoureuse engagée implique rarement plus de quatre personnes à la fois.

Par définition pure, le polyamour n'a pas à inclure de romance ou de sexe ; il peut simplement s'agir de former des liens émotionnels forts avec une personne donnée (avec le consentement de toutes les personnes impliquées). En ce sens, on peut argumenter que tout le monde est polyamoureux : même les personnes dans une relation monogame maintiennent des liens émotionnels forts avec leurs amis, leur famille, leurs parents, ou leurs enfants. Ce ne sont pas les mêmes liens émotionnels qu'avec leur moitié, fort heureusement, mais des liens émotionnels malgré tout. De façon générale, cependant, le mot "polyamour" fait référence à des liens amoureux, qui sont distinct des liens familiaux ou d'amitié.

De plus, si Alice sort avec Bob tandis que Bob sort avec Carole, cela ne signifie pas forcément que Alice sort avec Carole. Il se peut simplement que Alice et Carole sont toutes deux romantiquement liée à Bob mais pas l'une à l'autre, auquel cas Alice et Carole sont désignées comme "métamoureuses" l'une envers l'autre.


Échangisme et relations libres

Viennent ensuite les relations d'engagement émotionnel dont les membres ont quand même des rapports sexuels avec d'autres personnes, avec, bien entendu, le consentement de toutes les personnes impliquées.

Le principe central de cette idée est d'admettre que le sexe et l'amour ne sont pas intrinsèquement liés, et que l'un n'a pas nécessairement à directement découler de l'autre. Il s'agit de fait d'un cas où La Télé Dit Vrai, peu importe ce qu'en dit le schéma "Sexe = Amour". Il est possible d'avoir des relations sexuelles avec une personne sans entretenir de relation amoureuse avec elle (plan cul, sexe entre amis), tout comme il est possible d'aimer un personne sans avoir de rapport sexuel avec elle (amour courtois, couple chaste). Par corollaire, avoir une relation sexuelle avec une personne n'implique ni ne requiert d'être amoureuse d'elle.

Cela peut prendre deux formes. La première, appelée "échangisme", implique que le couple, ensemble, choisit d'inclure une personne tierce ou plus au sein de leurs activités sexuelles. Dans une "relation libre", les membres du couple peuvent individuellement décider avec qui ils souhaitent avoir des relations intimes. Les règles varient d'un couple à l'autre : certains ne se le permettent qu'avec des inconnus, d'autres à l'inverse ne l'approuvent qu'avec des personnes de confiance, et d'autres encore décident simplement "couche avec qui tu veux du moment que tu te protèges".


Monogamie

Tout en bas de l'échelle se trouve enfin l'idée de deux personnes engagées dans une relation monogame, qui est celle que la culture coccidentale présente actuellement comme idéale. Au sein d'une telle relation, les règles imposent de ne s'engager dans aucune relation amoureuse ou sexuelle avec quelqu'un d'autre que son ou sa partenaire. Briser ces règles signifie tromper le ou ladite partenaire. Changer ces règles signifie qu'il ne s'agit plus d'une relation monogame, mais de l'un des cas décrits ci-dessus.


Consentement mutuel

Vous aurez noté qu'aucune de ces approches relationnelles ne donne aux personnes impliquées le droit de faire ce qu'elles veulent sans l'accord ou le consentement de leurs partenaires. Dans les faits, cela n'est vrai que dans le cas du célibat. Toutes ces relations impliquent un engagement envers quelqu'un, et former une autre relation avec une autre personne contre le gré de ce ou ces quelqu'un signifie les tromper, purement et simplement. Cela peut être ce qui rend les relations avec plusieurs partenaires compliquées. Si une personne entretient une relation avec Alice et Bob, et désire sortir avec Carole, il se peut que Alice n'y oppose pas d'objection, mais que Bob s'y oppose fermement. Il peut se montrer compliqué d'obtenir le consentement d'une seule personne, et cela l'est encore plus avec plusieurs personnes.

Les relations libres peuvent également se retrouver victimes de tromperie si l'un des partenaires brise les règles établies au sein de celles-ci, en particulier si les relations externes ne sont permises que dans des cadre spécifiques. Par exemple, si l'un des partenaires a un fantasme spécifique que l'autre ne peut ou ne désire pas assouvir, il peut avoir le droit de voir d'autres personnes pour satisfaire celui-ci, mais à la condition de se limiter uniquement à des rapports sexuels. De même, un couple peut avoir une liste d'amis de confiance avec lesquels chacun est autorisé à avoir des rapports intimes sans problème, mais coucher avec un inconnu sera considéré comme une infidélité.

Ce qu'il convient de retenir est qu'aucune de ces relations n'implique forcément de tromper son ou sa partenaire. Tromper et avoir des rapports extra-conjugaux (ou "extra-relationnels") sont deux concepts qui se recoupent mais ne s'équivalent pas. "Tromper" signifie avoir des rapports extra-conjugaux sans en avoir la permission. Les rapports extra-conjugaux avec consentement, en revanche, est une part importante de ces relations. De plus, il existe un concept appelé "infidélité émotionnelle", qui désigne le fait d'exprimer des sentiments amoureux envers une tierce personne sans le consentement de son ou sa partenaire — un amour courtois extra-conjugal, en quelque sorte. Les règles peuvent être brisées sans qu'il n'y ait même de rapport physique, mais, à l'inverse, tout rapport physique n'est pas nécessairement à l'encontre des règles.


Relation ouverte / fermée

Une dernière distinction à aborder est celle d'une relation "ouverte" (ou "libre") par rapport à une relation "fermée". Une relation "fermée", comme l'indique son nom, se limite aux personnes inclues dans celle-ci pour aussi longtemps qu'elle perdure. Dans une relation "ouverte", d'autres personnes peuvent être inclues au fil du temps.

Il est possible d'avoir une relation polyamoureuse fermée. Par exemple, un individu marié à trois personnes à la fois dans le cadre d'un mariage fermé ne pourra pas en épouser une quatrième et n'aura de relations intimes et sexuelles qu'avec ces trois personnes, et inversement. S'il décide de coucher avec quelqu'un d'autre, il trompe ses partenaires ; et si lui et ses partenaires se sont mis d'accord sur une forme de "rotation" et qu'il couche avec une personne dont ce n'est pas le "tour", cela est également considéré comme une tromperie.

Dans une relation ouverte, les différents partenaires sont généralement d'accord sur le fait que toute relation externe (que ce soit avec des amis ou des étrangers) doit se limiter au sexe. En ce cas, la préoccupation principale n'est pas celle d'une tromperie physique mais émotionnelle. Dans une relation échangiste, les partenaires peuvent s'interdire de chercher à inclure un tierce personne au sein de la relation sans le consentement ou l'implication préalable de l'autre.

Pour faire simple, une relation "fermée" est une relation d'exclusiviténote , où la question importante est de savoir qui est inclus dans cette exclusivité.


Viduité

Il est nécessaire d'aborder le sujet de la viduité, c'est-à-dire des personnes veuves, car il existe de nombreuses cultures au sein desquelles celles-ci sont toujours considérées comme étant mariées. Suivant la plupart des traditions modernes, le mariage n'est considéré valide que "jusqu'à ce que la mort nous sépare",ce qui signifie que seules les personnes vivantes peuvent être considérées comme étant mariées. Dans certaines religions cependant, le mariage existe toujours dans l'au-delà, que la pratique de la polygamie soit acceptée ou non par celles-ci.note  Cela est particulièrement le cas lorsque le divorce n'est pas une option : le catholicisme, la dénomination chrétienne la plus répandue, part du principe que lorsque deux personnes se marient, celles-ci sont spirituellement liées à jamais, même si elles ne le souhaitent un jour plus. Le catholicisme exemplifie également l'incertitude concernant le re-mariage des personnes veuves, l'un de ses auteurs les plus influents, Tertullien, se prononçant à la fois pour et contre à différentes périodes. Il va sans dire qu'à cet égard, les traditions maritales peuvent se montrer particulièrement complexes.


Opinion personnelle

Pour finir, il est compréhensible de ne personnellement pas être à l'aise avec ce sujet. Une personne peut considérer que l'idée de n'avoir qu'un seul et unique partenaire pour le restant de ses jours est contraignante, irréaliste, et va à l'encontre de la nature humaine. Une autre personne peut considérer qu'une relation polyamoureuse serait éprouvante car il est suffisamment complexe de maintenir ne serait-ce qu'une seule relation engagée, mais peut être ouverte à l'idée d'une relation plus occasionnelle et relâchée sur le côté. Chacun dispose inévitablement de ses propres limites selon ses niveaux d'aisance et d'énergie sociale. Le sujet des relations multiples éthiques nécessite une honnêteté totale de la part de toutes les personnes impliquées.


Alternative Title(s): For The Love Of Many

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